• Couverture Les garçons

    Entre la belle poésie de Rimbaud et l'incompréhension

      L'histoire se déroule en France, lors de la deuxième guerre mondiale. Arthur est un jeune garçon comme les autres. Jusque là tout va bien. Mais, quelle idée ont eu ses parents, Mr et Mme Rimbaud, de l'appeler "Arthur" ? Car oui, avoir exactement le même patronyme qu'un célèbre poète français a tout pour déplaire à l'intéressé. Les boutades de ses camarades fusent et redoublent d'intensité quand la prof de français, surnommée She said, se met en tête de leur apprendre les joies de la littérature.

     

    C'est avec ce deuxième roman que Xavier Deutsch reçoit le prix Maeterlinck en 1990. C'est un des seuls auteurs belges contemporains à vivre de sa plume. Il écrit pas mal de romans jeunesse mais écrit aussi des romans pour adultes. "Les garçons" est son oeuvre la pus connue et la mieux cotée mais la question se pose de savoir si elle n'aurait pas mal vieillie avec le temps.

     

    Mon avis sur ce roman est assez mitigé. L'auteur a pour moi un style tout particulier qui lui est propre. Son style est empli de poésie avec des phrases courtes qui permettent une lecture rapide de l'histoire. Mais, je trouve que cette belle écriture est gâchée par l'auteur qui perd son lecteur trop souvent à mon goût. Il y a beaucoup de phrases incomprises même après dix relectures et des événements dont la cause et les détails ne sont pas expliqués. A cela s'ajoute plusieurs narrateurs qui jouent à la chaise musicale sans jamais prévenir dans quel sens ils tournent. Cette incompréhension créant de la frustration, il devient difficile de terminer le livre en appréciant sa lecture. De plus, le langage de jeunes utilisé fait vivre les personnages mais ceux-ci ne sont pas assez mis en avant. La partie descriptive prend beaucoup de place par rapport au développement des personnages. On ne sait s'identifier dans aucun d'entre eux. Cependant, un des points forts de l'auteur est qu'il sait surprendre. Il est impossible pour le lecteur de deviner la suite de l'histoire. Sa manière de développer cette histoire est imprévisible et donne de l'originalité et du suspens à l'oeuvre.

     

    En bref, le style d'écriture de l'auteur est de très bonne qualité mais le fond de son histoire et de ses personnages comporte des zones d'ombre qu'on aurait bien voulu éclairer.


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  • "La vie est un chemin qui se parcourt dans un seul sens [...] La reprendre à zéro est impossible. On peut choisir sa destination, réfléchir quand on arrive à une intersection, ralentir, accélérer, décider de ne plus refaire les mêmes erreurs, on ne revient jamais en arrière."

    Couverture Les Ames Croisées

    Titre : Les âmes croisées

    Auteur : Pierre Bottero

    Editeur : Rageot

    Genre : fantasy

    Taille : 424 pages

    One-shot en lien avec les deux autres sagas de l'auteur

     

    Un bel hommage à Pierre Bottero

    Ce livre est la dernière oeuvre de l'écrivain français, Pierre Bottero, qui nous a quitté en 2009, à 45 ans, suite à un accident de moto. Le livre "Les âmes croisées" paraît un an plus tard en 2010. Il n'y a cependant que le premier tome qui a été publié car l'auteur venait seulement de commencer la suite avant son accident. Ce roman d'heroic fantasy a reçu le prix de l'imaginaire des collégiens (Epinal) en 2011. Mais, son oeuvre la plus connue reste la trilogie de "La quête d'Ewilan" qui a fait rêver les jeunes comme les grands dès sa sortie et aujourd'hui encore.

    Nous suivons dans cet ultime volume, Nawel, une jeune "perle" (noble) stricte et prétentieuse. Dans cette société inégalitaire reposant sur le legs des anciens, ses amis et elle doivent choisir une "robe" à revêtir. Ce choix déterminera la fonction qu'elle occupera jusqu'à la fin de ses jours. Elle est persuadée que son choix restera le sien quels que soient les obstacles dans sa vie. Pourtant, quelques jours avant la cérémonie, elle est l'élément déclencheur d'une tragédie. Est-elle vraiment le monstre qu'elle voit à présent dans le miroir chaque jour ? Jusqu'où la société et les "traditions" les manipulent-ils ?

    Ce roman suscite de la joie et de la tristesse pour les fans de l'auteur. Rappelons que son histoire n'aura jamais de fin et qu'elle laisse du coup pas mal de questions en suspend. Par exemple, la question se pose de savoir dans quelle mesure l'auteur a voulu croiser ses deux précédents univers : la quête d'Ewilan et l'Autre. La fin de ce premier tome ne nous offre malheureusement qu'une introduction de la quête que Nawel doit accomplir. Pour en conclure avec le côté négatif, l'auteur utilise un vocabulaire propre à son oeuvre et différent de ses précédentes histoires. Cela peut rebuter plus d'un lecteur au début de sa lecture. Mais, une fois passé les deux premiers chapitres, les pages s'enchaînent et on s'approprie rapidement le vocabulaire de l'histoire. L'écriture grande et espacée du grand format permet un bon confort de lecture. Ainsi que, les petits chapitres permettent une lecture rapide. Un des points à souligner est qu'il ne faut pas obligatoirement lire les autres œuvres de l'auteur pour comprendre ce tome. Certes, le livre est parsemé de clin d’œil mais le niveau de compréhension reste le même quelle que soit la personne. Du côté des personnages, ils sont attachants et ont des caractères bien trempés. Le tempérament sec et suffisant de Nawel peut surprendre au début, tout comme sa vision des choses. Mais, le plus intéressant reste l'évolution de ce personnage et son chemin parcouru. L'univers est très riche et original avec son système de société, ses peuples, son bestiaire et l'héritage des anciens. L'histoire fait d'ailleurs plusieurs fois référence à ces ancêtres mais le mystère reste entier. Pierre Bottero nous fait encore plus profiter de l'histoire grâce à Nawel, sa narratrice, qui offre un équilibre de descriptions et de dialogues.

     

    Pour conclure, "Les âmes croisées" est une très bonne lecture avec : un univers riche, des personnages attachants et une narration équilibrée. Cependant, il est regrettable que cette histoire n'aie pas de fin.


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